Nouvelle Lune en Bélier – 12 avril 2021

le 12 avril 2021

La lumière s’est levée sur la Nature engourdie, engorgée par l’eau débordante des Poissons. Peu à peu, le sol a étanché sa soif, laissant poindre des milliers de pousses, comme d’innombrables épées vertes, puissantes et tendres, symbole d’une nouvelle jeunesse, d’un nouvel espoir, d’une nouvelle bataille prête à commencer.

L’énergie a été rebattue, redistribuée par ce jeune Soleil triomphant en Bélier sur la pénombre hivernale. Chaque jour sa lumière devient plus franche, plus directe. Ses rayons, comme des étincelles de feu, crépitent en heurtant la matière, chatouillant les arbres et les moindres parcelles encore à l’ombre, pressant la vie à se manifester partout, pour rappeler l’essentiel : la nécessité de continuer.

Et au fur et à mesure que le temps passe, la percée des premiers jours, l’effort héroïque pour craqueler la terre, écarter des sépales, percer une coquille, laisse place aux premiers dévoilements. Les premières feuilles se déploient, les jeunes animaux tentent de se mettre debout. Chaque manifestation de vie est vulnérable certes, mais n’a jamais été autant décidée à se lancer.

La légère brise les encourage, défroissant les feuilles, donnant l’élan nécessaire aux petits pour se dresser sur leurs pattes. L’air est l’énergie qui relie l’individu au reste du monde. A la fois curieux, insolent, infatigable, mais également sage de tout ce qu’il a vu et traversé, il donne un sens, une direction à ce feu sacré déclaré par notre impétueux Bélier.

Observant ce spectacle depuis la cime des arbres, un aigle flamboyant s’apprête à s’envoler. Il est si lumineux, si sûr de lui qu’on le confondrait presque avec le Soleil. Concentré, brillant de toutes ses forces, il déploie d’un mouvement assuré ses deux ailes majestueuses et s’élance vers son but, fendant la masse d’air devant lui avec une facilité déconcertante. En réalité, s’il donne l’impulsion, c’est l’air qui le supporte, qui le conduit vers son objectif, et non lui qui se fraye un chemin contre les vents. C’est la noblesse de son cœur et la compréhension de son environnement qui lui permet d’atteindre sa destination sans encombre, soutenu par les courants, dans le respect des lois de la Nature.

Dans le ciel aujourd’hui, alors que le Soleil et la Lune s’unissent également à Mercure notre mental et Vénus, notre cœur dans la course du fulgurant Bélier, deux planètes sont en territoire d’air. Mars, notre bras armé se trouve en Gémeaux, amenant curiosité et liant, et Jupiter, notre volonté d’expansion au sein du groupe, est lui en Verseau, énergie progressiste et instigatrice, voulant le progrès de l’humanité avant toute chose.

Le feu et l’air s’entendent à merveille. Ils ont tous deux à coeur d’élever les hommes et les femmes de ce monde, soutenant l’affirmation et l’échange pour s’exprimer, définir de grands principes, et s’épanouir spirituellement selon sa vision de la vie sans pour autant entraver la liberté des autres.Toutefois, l’équilibre des deux forces est toujours difficile à trouver. Un feu trop présent peut s’emballer et risquer de tout détruire sur son passage. Des vents trop violents sont capables d’éteindre la flamme passionnée, laissant les idéaux vides de sens pour l’individu.

A l’image de l’aigle de feu, dansant, et faisant de l’air son allié pour arriver à bon port, il semble aujourd’hui impossible de s’affirmer individuellement sans considérer l’importance du groupe dans sa réussite personnelle, comme soutien, mais également comme entité à respecter en y prenant sa juste place.

La présence de Mars, le combattant, et de Jupiter, le guide spirituel, en signe d’air lors de cette nouvelle lune qui célèbre notre individualité et notre pouvoir personnel n’est pas un hasard. Ces deux planètes d’affirmation nous invitent à considérer l’importance du groupe comme soutien à nos démarches personnelles. Soutien par son réservoir d’idées en Gémeaux, et d’idéaux en Verseau.

Ainsi, cette nouvelle lune nous pousse à nous lancer, à oser croire en nous-même et en notre réussite, à condition qu’elle nourrisse autant le groupe que lui-même nous a nourri.e.s auparavant.

Illustration : Léon Spilliaert, Rockets, 1917